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Nabil Ammar : Les propos de Saïed n’ont rien d’un discours haineux

Le ministre des Affaires étrangères, Nabil Ammar, est revenu, dans une déclaration accordée à Radio France internationale(RFI), sur les déclarations du président de la République, Kaïs Saïed, concernant les Subsahariens en Tunisie.

Ammara a affirmé qu'il n’y a aucun discours haineux.

"Quand un pays dit : il faut lutter contre la migration illégale et éviter une situation qui va empirer, avec toutes sortes de menaces, où est l’anormalité dans cela ? Pourquoi la Tunisie est-elle mise aujourd’hui sur le banc à cause de mesures qui sont dans l’intérêt non seulement des Tunisiens et de la Tunisie, mais aussi des migrants, qu’ils soient légaux ou illégaux ? Alors, je vous dirais aussi qu’autour de tout ça gravitent toutes sortes d’intérêts que tout le monde connaît : mafieux, politiciens, opportunistes, etc. Tout ça fait qu’ils ont intérêt à envenimer la situation et à créer une situation dangereuse", a-t-il affirmé.

Le ministre a ajouté que "les propos du président Kaïs Saïed n’ont rien d’injustifié et d’anormal et n’ont rien d’un discours haineux".

En ce qui concerne les déclarations du président de la Commission de l’Union africaine qui a condamné ce qu’il appelle des "déclarations choquantes", Ammar a affirmé qu'il rejette ces critiques.

"Ces critiques, je les rejette. Nous avons déjà répondu au communiqué fait par l’Union africaine. Il est étonnant, surtout au lendemain d’une rencontre qui était très positive avec le groupe des ambassadeurs africains à Tunis, où nous avons parlé sérieusement et en toute responsabilité, donc j’ai vraiment été très étonné ce matin de voir ce qui a été publié", a-t-il confirmé.

Rappelons que le président de la République, Kaïs Saïed, avait parlé, lors d'une réunion du Conseil supérieur de la sécurité nationale tenue le 21 février courant, de l'immigration irrégulière des Subsahariens vers la Tunisie et les moyens d'y faire face.

Le chef de l'Etat avait estimé que cette situation n'était pas normale, soulignant qu'il y a une volonté, depuis le début de ce siècle, de changer la composition démographique de la Tunisie.

Il avait, par ailleurs,  appelé à la nécessité de mettre fin à ce phénomène qui peut avoir plusieurs répercussions, comme des crimes et des pratiques inacceptables.

Saied avait, ainsi, ordonné à toutes les parties concernées, à savoir diplomates, militaires et sécuritaires, à appliquer la loi relative à l’immigration clandestine.

Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, avait réagi à ces déclarations et condamné fermement "la déclaration choquante publiée par les autorités tunisiennes visant des compatriotes africains, qui va à l'encontre de la lettre et de l'esprit de notre Organisation et de ses principes fondateurs".

Deux jours après, le chef de l'Etat s'est réuni avec le ministre de l'Intérieur, Taoufik Charfeddine. Il avait affirmé lors de la réunion que ses déclarations, au Conseil de la sécurité nationale, concernaient les immigrés clandestins et non ceux résidant légalement en Tunisie.

Il avait, dans ce sens, appelé tous les responsables à "veiller sur les Africains entrés de façon légale en Tunisie".

Saïed avait aussi indiqué que ceux qui parlent de racisme, sont en train de pêcher dans des eaux troubles.

(Avec RFI)